ER HASTELLIG
avec une huile originale de Jean Pierre Schneider
publié aux éditions Trames en 2023
À Belle-Isle devant l'immensité de la mer, qu’est-ce qu’Okuyama peut dire ?
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Rien dit-il, cela dépasse le pouvoir des hommes...
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Souvent justement il répète ces mots : « L’émotion est froide, blanche, inhumaine. » C’est ce qu’il avait senti aussi devant la montagne de son enfance : « L’ombre amont regardait déjà. » Il est resté longtemps muet et puis finalement ses yeux, son corps entier ont été happés par l'horizon. Ici, il s’agit de l’origine de toute chose qui attire inévitablement.
On peut dire que l’essentiel de la poésie d’Okuyama est dans la quête fertile de l’origine et justement de l’impossibilité de l'atteindre.
Et un jour, en écoutant l’adagio de la première sonate pour violon seul de Bach, il a compris que ce qu’il fallait faire était de lancer des mots face à cet infini tout en sachant qu’il n’y aurait aucun répons. Et son émotion, il l’a traduite vers la fin de sa vie avec, en particulier, Er Hastellig.
Tâche impossible et solitaire devant l’immensité de la mer avec les crissaillements des goélands, mais cela lui donne une intensité élégiaque comme la musique de Bach.



